Ce lundi 7 avril, le Rwanda a entamé Kwibuka 31, la 31e commémoration annuelle du génocide perpé tré contre les Tutsis en 1994. Pendant 100 jours, le pays se souviendra de plus d'un million d'hommes, de femmes et d'enfants ? Prin cipalement tutsis, bien que quelques Hutus et tutsis avaient aussi été tués ?, ex terminés en trois mois dans le lancé, avant d'étriller sans les nommer Belges et membres de l'Union certains euro péenne porteurs de ces récentes sanctions à l'encontre du Rwanda : « Si quelqu'un vient et dit : Hey, nous allons vous sanctionner. Quoi ? Allez au diable ! » Il a dernier génocide du XXe siècle. Mais alors que la Flamme du Souvenir, allumée ce 7 avril par le président rwan dais Paul Kagame et sa femme Jeannette, brûle au Mémorial de Gisozi à Kigali, symbole de rési lience, cette période de recueille ment est assombrie par une crise diplomatique d'une intensité sans précédent, culminant avec la rup ture récente des relations entre le Rwanda et la Belgique, et des tensions persistantes avec la Ré publique démocratique du Congo (RDC). « Allez au diable » : la défiance rwandaise face aux sanctions Le ton a été donné dès le premier jour des commémorations par le président Paul Kagame. Dans un discours au vitriol, il a violem ment rejeté les pressions interna tionales et les sanctions récentes imposées à son pays en lien avec le conflit en RDC. « Ces gens à l'ONU, dans ces capitales occi dentales qui s'allient contre le Rwanda... j'imagine juste que le monde est devenu fou », a-t-il
poursuivi sur le même ton : « Vous avez vos propres pro blèmes à régler, allez régler vos propres problèmes, laissez-moi m'occuper des miens. » Cette rhétorique de défi s'inscrit dans une affirmation constante de la souveraineté rwandaise. « Rwandais, ne devez votre vie à personne d'autre », a-t-il exhorté dans l'auditorium du Mémorial devant des rescapés, des journa listes et des diplomates. « Ayez le courage d'affronter la situation, ne laissez personne vous dicter com ment vivre votre vie, car au mo ment où vous l'acceptez, c'est le jour où vous avez perdu votre vie. » Dans une diatribe belliciste, il a également appelé le peuple rwandais à la lutte : « Je ne peux pas supplier pour vivre. Nous nous battrons. Si je perds, je perds. Mais il y a une chance que si vous vous levez et vous battez, vous vivrez. Et vous aurez vécu une vie digne. » Questionnant crû ment : « Alors, vous Rwandais, pourquoi ne pas mourir en com battant ? Au lieu de mourir de toute façon. Juste mourir comme des mouches. Pourquoi ? » Le président Kagame a lié cette pos ture aux leçons tirées de l'histoire tragique du pays : « Dès le début, nous n'avons jamais eu l'illusion que les deux ? Notre passé sombre et notre présent cruel ? Sont sépa rés. Ils sont frères. Et nous devons les traiter comme tels. » Tout en affichant cette fermeté, il a rappe lé que le Rwanda restait ouvert aux partenariats, mais uniquement « sur la base du respect mutuel ».
Source : BBC