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GNASSINGBÉ EN MÉDIATEUR DE L'UA DANS LE CONFLIT ENTRE LA RDC ET LE RWANDA

Faure Gnassingbé a été désigné médiateur de l’Union africaine dans le conflit qui oppose la République démocratique du Congo au Rwanda. Le président togolais remplace l’Angolais Joao Lourenço, qui a jeté l’éponge après plusieurs tentatives infructueuses de dialogue. Un rôle crucial pour Faure Gnassingbé, désormais validé par l’Assemblée des chefs d’État de l’UA. Sur le terrain, des pourparlers se sont tenus à Doha, au Qatar, entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23. À Goma, dans l’est de la RDC, cette rencontre suscite autant d’espoir que de prudence. Mais la médiation qatarie n’est pas la seule en cours. Le chef de l’État togolais entend, selon son ministre des Affaires étrangères, « contribuer activement à la recherche d’une paix durable ». L’objectif est aussi prudent (« contribuer ») qu’ambitieux (« durable »), quand on sait que d’autres envoyés galonnés s’y sont cassé quelques dents. Passer d’un médiateur à l’autre, c’est peut-être moins remettre le même ouvrage sur le métier que reprendre les négociations à zéro… Certes, cette fois, la passation de service d’un médiateur estampillé « UA » à l’autre s’est déroulé en apparente bonne entente. Le prédécesseur du chef de l’État togolais, son homologue angolais João Lourenço, avait souhaité passer le relai à Faure Gnassingbé, officiellement pour se consacrer à son mandat de président en exercice de l’Union africaine. Le désengagement du dossier congolais de João Lourenço était pourtant apparu, le 24 mar

comme une marque d’essoufflement du processus dit de Luanda. Faure Gnassingbé parviendra-t-il à faire mieux avec une sorte de « processus de Lomé » ? Cacophonie et cartes brouillées La demi-douzaine de trêves et de cessez-le-feu décrétés ces derniersmois dans l’est de la RDC ont toutes rapidement fait long feu. Et le président togolais ne viendra pas seulement prolonger le processus de Luanda. Avant Lourenço, les anciens présidents nigérian Olusegun Obasanjo et kényan Uhuru Kenyatta, ainsi que l’ex-Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn avaient été désignés « facilitateurs », depuis Dar es Salaam. Tandis que le Qatar a lui-même conduit un processus de médiation parallèle. Faure Gnassingbé devra donc pallier la dispersion des efforts induits par la multiplication des canaux de discussions et l’accumulation de solutions diplomatiques qui se chevauchent, se superposent et se heurtent généralement aux mêmes abcès de fixation. Et il devra le faire après le temps indispensable qu’un médiateur doit passer à tisser les premiers contacts. À lire Médiation entre Kinshasa et le M23 : Doha à l’épreuve du terrain L’impénétrable président togolais aura ainsi la lourde tâche de fusionner les processus de Luanda et de Nairobi, voire celui de Doha, en intégrant les efforts d’institutions aussi différentes que l’Union africaine, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe

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Source :: Breaking News